Mademoiselle Trouble-Fête by Magdeleine du Genestoux

Mademoiselle Trouble-Fête by Magdeleine du Genestoux

Auteur:Magdeleine du Genestoux [du Genestoux, Magdeleine]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: La Bibliothèque électronique du Québec
Publié: 2018-01-20T12:04:44+00:00


VIII

Le cousin Montal.

Le lendemain de cette équipée, très tôt, Suzanne entendit une voiture qui s’arrêtait devant la maison et des voix joyeuses qui souhaitaient la bienvenue à un nouveau venu.

Suzanne était curieuse. En chemise de nuit, elle s’élança sur le balcon, ses cheveux ébouriffés, et elle vit un jeune garçon très élégamment habillé qui descendait de voiture, entouré des petits Saint-Clair qui se précipitaient à sa rencontre.

Au même instant, l’arrivant leva les yeux et vit le petit fantôme blanc.

« C’est Suzanne ! C’est Suzanne ! s’écrièrent Pierre et Louis.

– Quel charmant tableau ! » dit en riant le jeune garçon en soulevant sa casquette de voyage.

Suzanne fut honteuse d’être surprise dans ce costume, mais comme elle ne voulait jamais avouer une humiliation, elle se rejeta en arrière, ne laissant voir que ses petits bras blancs, ses mains mignonnes qui faisaient un pied de nez. Elle ferma la fenêtre vivement, pas assez pourtant pour ne pas avoir le temps d’entendre un rire moqueur.

Suzanne, furieuse, ne quitta pas sa chambre de la matinée. Elle resta d’abord dans son lit et, malgré les prières de Mariette, ne consentit à faire sa toilette que très tard. Elle voulut prendre dans son bain sa poupée, qui n’avait plus qu’une jambe et pas du tout de cheveux, et la laver à fond. Comme cette poupée était en étoffe, ce bain eut pour résultat de la rendre semblable à une loque. Alors Suzanne voulut la faire sécher au soleil, mais comme l’humidité ne disparaissait pas assez vite à son gré, elle eut l’idée de la mettre dans le four de la cuisine.

« Mariette, tiens, prends ma poupée et mets-la dans le four à côté de ton gigot.

– Bon, encore une idée baroque, bougonna Mariette. Allons, je veux bien, mais habillez-vous vite.

– Oui, je me dépêcherai si tu fais sécher cette pauvre Sophie. Tu peux descendre, je vais m’habiller seule. »

Mariette consentit à aller faire sécher Sophie, ainsi que le réclamait la fillette.

Suzanne sortit de la salle de bain, les cheveux ébouriffés et toute rouge de la friction que lui avait faite Mariette.

« Oh ! oh ! s’écria Suzanne dès que la vieille bonne eut fermé la porte derrière elle, si tu crois que je vais mettre cette horrible robe couleur de poussière ! »

Ce que la petite fille appelait ainsi était une gentille robe en pongée gris perle que sa tante lui avait fait faire pour s’amuser dans le jardin.

« Non ! non ! je vais prendre ma robe... ma robe blanche, celle que j’ai mise pour aller chez Mme de Magloure. Je l’aime, celle-là. »

Suzanne ouvrit une armoire, grimpa sur une chaise et décrocha la robe blanche qu’elle désirait mettre. Quand elle fut ainsi vêtue, elle brossa ses cheveux avec soin, arrangea ses boucles devant la grande glace, tira bien ses chaussettes et même s’envoya, à l’aide du vaporisateur, un long jet de parfum. Elle avait à peine fini l’arrangement de sa personne que le premier coup de la cloche du déjeuner sonna.

Suzanne descendit l’escalier sur la pointe des pieds.



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